FAMILLE RECOMPOSEE, PAS EVIDENT. ET VOUS QU’EN PENSEZ-VOUS ?
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FAMILLE RECOMPOSEE, PAS EVIDENT. ET VOUS QU’EN PENSEZ-VOUS ?
UNION DURABLE ET OLIVIER OBRINGER VOUS PROPOSENT :
FAMILLE RECOMPOSEE, PAS EVIDENT. ET VOUS QU’EN PENSEZ-VOUS ?
S'il est difficile de vivre à deux lors d'une première relation, imaginez lorsque celui ou celle qu'on aime vient avec une famille déjà constituée, une histoire, des habitudes de vie, une belle-famille et un ex. Vaut-il mieux vivre chacun chez soi et former un couple de fin de semaine ou prendre le risque de s'engager à nouveau. L'autre en est-il à sa première union ou à sa troisième ? Quel sera le sens de ce nouveau couple : de nouveaux enfants ou un projet commun ? Où habiterons-nous ? Comment gérer la visite des enfants de l'autre, si nous décidons de cohabiter ? Comment protéger cette nouvelle cellule de l'influence des ex ? Quel type d'union faire : mariage provisoire ou mariage permanent ?
Petit test
Tout d'abord, un petit test pour évaluer vos connaissances sur la famille recomposée. Répondez par vrai ou faux.
1. Un deuxième mariage possède un taux de succès supérieur au premier ?
2. La famille recomposée est plus stable si l'union est légalisée par un mariage ?
3. Il n'y a fondamentalement pas de différences entre la famille recomposée et la famille nucléaire ?
4. Les enfants constituent, tout comme dans les premières unions, l'une des sources les plus importantes de conflits dans les familles recomposées ?
5. Le beau-parent n'a pas de réel pouvoir sur les enfants de son nouveau conjoint, même s'il y a eu remariage ?
6. Plus les enfants sont jeunes lors du remariage, moins ils éprouvent de difficultés d'adaptation ?
7. Les ex des nouveaux conjoints n'ont aucune influence sur la nouvelle famille ?
Vous trouverez des éléments de réponses à ces questions tout au long de l'article qui suit.
L'évolution de la famille
La famille n'est plus ce qu'elle était. Elle a grandement évolué à travers l'histoire de l'humanité. Elle n'existait même pas à l'époque des cavernes, moment où l'espérance de vie était de 25 ans et toute la vie axée sur la survie. On vivait alors en petites tribus, tous les enfants appartenant au groupe. Ce n'est qu'au passage du nomadisme à la vie sédentaire, il y a quelque vingt mille ans avec la découverte de l'agriculture, que les humains se mirent à vivre en villages formés de familles. La famille assurait alors aux mâles qu'ils travaillaient réellement pour " leurs " enfants. C'est pourquoi les familles devinrent patrilinéaires.
Au Moyen-âge, moment où l'espérance de vie passe à 35 ans, la famille comprenait les parents, les grands-parents, les frères et soeurs et les enfants : tous vivaient souvent sous le même toit, ou à proximité, en clan, comme cela se fait encore dans certains petits villages. Chacun(e) avait un rôle bien déterminé à remplir. Ce n'est qu'avec la société industrielle que s'est développée la famille nucléaire que nous connaissons maintenant. La famille nucléaire est constituée des seuls parents et enfants vivants sous le même toit.
Au début, le partage des tâches était clair, la femme travaillait à l'intérieur, l'homme à l'extérieur de la maison ; l'homme assurait le confort matériel, la femme le confort psychosocial. Aujourd'hui, ce partage est beaucoup plus confus et est devenu une source de conflits dans le couple.
Force nous est de constater que cette " nucléarité " est en train d'exploser avec la durée de moins en moins longue des premiers mariages et de l'espérance de vie de plus en plus longue. Celle-ci se situe autour de 80 ans et sera bientôt de 120 au milieu du siècle présent. On s'attire, on se séduit, on se marie, on fait un ou deux enfants, on se chicane, on se sépare et on recommence avec un(e) autre.
Comme la problématique des familles recomposées est encore plus complexe, comment alors se surprendre que ces dernières aient 10 % plus de probabilités de se terminer à nouveau par une rupture, surtout si chaque conjoint est parent et n'a pas vraiment réussi son divorce avec son ex. Les unions libres, avec ou sans enfants, sont encore plus instables.
Notre époque vit une accélération de changements majeurs : d'industrielle, nous sommes passées à une société technologique, puis à une société basée sur l'information. Nous avons connu la pilule et le Viagra, lesquels ont donné naissance à deux révolutions sexuelles. De la pression du groupe social et de la famille, nous sommes passé à la tyrannie de l'égo : me, myself and I. Du travail et de l'argent pour survivre, nous vivons maintenant dans une société de loisirs axée sur le plaisir à tout prix et le plus-vivre.
Sommes-nous plus heureux, ou plus solitaires ? La famille n'est vraiment plus ce qu'elle était, la vie non plus. Nous sommes devenus les pionniers des temps modernes à la recherche de nouvelles manières de vivre en couple et en famille.
Les étapes du couple recomposé
Selon la médiatrice Gisèle Larouche, la famille recomposée ne peut être une réplique de la première union, tout comme ce n'est pas non plus une famille de second ordre, mais plutôt un nouveau processus de vie demandant beaucoup de courage, de patience et un véritable amour. L'union traditionnelle se construisait en trois moments bien distincts : les fiançailles constituait un premier moment d'engagement, le mariage (deuxième moment) se présentait comme un rite de passage donnant droit à vivre ensemble (troisième moment). Aujourd'hui, on se met ou non en ménage, tout simplement (et souvent beaucoup trop vite), sans engagement légal, ce qui aurait été impensable il y a à peine un demi-siècle.
L'adaptation au nouveau statut se doit d'être rapide et est beaucoup plus complexe, car la dot est maintenant constituée, non pas d'un trousseau facilitant l'installation matérielle des nouveaux mariés, mais d'un passé conjugal parfois lourd, de pensions alimentaires, d'enfants, de blessures d'amour, de valeurs, d'exigences, d'un temps de famille monoparentale, d'un réseau familial élargi : on n'épouse plus un conjoint, mais un monde, et l'on se retrouve à cinq ou six du jour au lendemain.
Et la lune de miel, elle ?
Complètement escamotée, surtout si les enfants sont adolescents dans leur phase d'affirmation négative, et que le nouveau couple ne se reforme pas autour d'un nouvel enfant.
Peut-on réellement être heureux en famille recomposée ?
Dans la famille originelle, les deux deviennent deux parents, élèvent leurs enfants, les aident à s'installer et se retrouvent, à la retraite, deux parents et deux amants seuls, mais en complicité pour continuer leur vie. La famille recomposée de deux familles monoparentales ne peut suivre ces étapes. En fait, elle évolue selon quatre étapes. Au début, il y aura certes fusion romantique et certitude d'avoir, cette fois-ci, fait le bon choix. La confiance est forte de pouvoir redonner une famille à ses enfants et la majorité des enfants embarque, car la nouveauté est toujours stimulante ; les deux beaux-parents essayent aussi de plaire aux enfants du conjoint et de les intégrer dans leur sentiment amoureux.
Tout va bien, ou semble bien aller, tant et aussi longtemps que la vie ne se partage pas au quotidien, étape où les illusions s'envolent, où les caractères de chacun s'affrontent, où les nuages pointent et les doutes s'accumulent.
Chacun conseille l'autre dans sa façon d'élever ses enfants qui, eux, voudraient retrouver leur famille d'origine avec leurs vrais papa et maman. Le nouveau conjoint peut alors être perçu comme l'ennemi et l'enfant se sent coincé entre son parent naturel et son " nouveau " parent, dont il conteste facilement l'autorité, d'où création d'une situation explosive. Les deux amants peuvent aussi se retrouver coincés entre leurs enfants et leur nouvel amour : qui choisir lorsque ça va mal ?
Vient ensuite la rupture ou l'engagement. Les conflits larvés éclatent au grand jour, généralement au moment où le beau-parent cherche à affirmer son autorité et ses droits légitimes.
De deux familles monoparentales doit émerger une nouvelle famille dirigée par un couple, famille dans laquelle chacun doit s'engager, accepter les changements nécessaires au partage afin de créer un sentiment d'appartenance à cette nouvelle famille, sinon l'harmonie ne peut s'installer et la compétition empoisonnera tout le monde. Il est évident que les ex peuvent aider ou contrecarrer cette troisième étape.
L'étape de la solidification. Tout comme dans un premier couple, rien n'est jamais garanti, même après avoir dit " oui ". L'amour et la bonne volonté ne suffisent pas à faire rimer amour avec toujours ; il faut aussi rajouter dans le couple une foule de connaissances et moult efforts.
Vivre à deux est un éternel recommencement.
Pour y parvenir, quoi de mieux que de trouver un projet autour duquel tous s'unissent : une nouvelle maison, un nouvel enfant, se défendre contre les ennemis de la famille recomposée (préjugés sociaux), quoique ces projets puissent aussi diviser. L'équilibre n'est jamais atteint, seule existe la recherche d'équilibre. Cela nécessite beaucoup d'amour, d'attentions, de patience, de remises en question, de négociation jusqu'au moment où le beau-parent pourra dire " Je t'aime comme si tu étais mon enfant ".
Les écueils de la famille recomposée
Ils sont nombreux, plus nombreux que ceux d'une première union. Toujours selon Gisèle Larouche, les principales sources de conflits tournent autour de :
1. L'autorité : qui aura le dernier mot et qui prendra les décisions.
2. Le partage des tâches et des rôles : qui fera quoi.
3. L'espace : les territoires communs, les territoires intimes, la possession des objets ou appareils de toutes sortes.
4. Les frontières avec l'extérieur : l'arrangement du temps de garde partagé, la présence et l'influence des ex, la place des amis, de la belle-famille, des grands-parents, le type et les heures de sorties des adolescents
5. Le temps : le temps du couple, le temps à accorder à ses propres enfants, aux enfants de l'autre, aux nouveaux enfants, à toute la famille, le temps pour soi.
A titre d'exemple, voici quelques situations exclusives aux familles recomposées, situations souvent explosives :
votre enfant ne s'entend vraiment pas avec son beau-parent et ne veut plus venir vous voir ;
l'enfant de l'autre refuse votre autorité ; l
Les enfants réunis ne parviennent pas à s'entendre ;
l'arrivée d'un nouvel enfant dans le couple recomposé ;
le budget qui doit tenir compte des pensions alimentaires ; le partage des biens advenant le décès du nouveau conjoint ;
le rôle et le statut des différents grands-parents ;
qui assistent aux fêtes familiales (anniversaires, Noël, première communion).
Comme on le constate, la famille recomposée se trouve aux prises avec des problèmes qui n'existent pas dans les premières unions.
Des lignes directrices
Pour assurer le succès des familles reconstituées, des recherches ont démontré certaines lignes directrices à respecter.
Il faut certes établir dès le départ, à moins d'abus des ex-conjoints, une frontière étanche entre " chez-nous " et " chez l'autre " : la façon dont l'ex-conjoint éduque les enfants, le mode de vie de l'autre c'est chez l'autre que ça se passe. " Que ton père accepte que tu rentres à telle heure, c'est son affaire ; ici, tu rentres à neuf heures et je tiens à ce que tu respectes, lorsque tu es ici, nos conditions de vie. "
Le problème le plus criant de la nouvelle famille semble être l'autorité du beau-parent sur les enfants de l'autre : " Tu n'es pas mon père ; tu n'as pas à me donner d'ordre. " Il semble qu'au départ, il vaut mieux être plus beau que parent, en espérant que le temps sera l'allié du nouveau conjoint.
L'enfant pourra voir plus rapidement les avantages qu'il aurait à prendre sa place, mais seulement sa place, dans cette nouvelle famille. Le beau-parent ne peut jamais remplacer l'autre parent et ne devrait jamais critiquer ce parent.
Rien ne sert de montrer à l'enfant de l'autre qui est le " boss " ici.
Le beau-parent a plus avantage à être un modèle qu'à vouloir dicter les conditions de vie : qu'il laisse cette fonction au parent naturel, après avoir conclu des ententes avec lui. Le nouveau conjoint doit toutefois soutenir le parent naturel si des difficultés de relation surviennent entre lui et ses enfants.
Chaque nouveau conjoint devrait aussi laisser du temps d'intimité entre le parent naturel et son ou ses enfants pour que ceux-ci puissent partager des activités en sous-système. On ne peut forcer les liens et il faut comprendre que si l'enfant de l'autre résiste à votre autorité, c'est qu'il est probablement souffrant ; d'où la nécessité d'une plus grande compréhension.
C'est à l'adulte de suivre le rythme de l'enfant et non l'inverse.
Le nouveau couple doit aussi se préoccuper de lui en se ménageant du temps pour leur intimité. Si l'entente est bonne avec les ex des deux côtés, il peut être alors plus facile de faire coïncider les visites des enfants respectifs de façon à pouvoir profiter de temps libre. Chacun doit établir un territoire d'intimité pour le couple, mais aussi pour lui-même. Si la femme a tendance, dans un couple, à provoquer les moments où " il faut qu'on parle " et a se préoccuper du bien-être de tous, en général c'est l'homme qui s'organise pour qu'il reste du temps pour s'amuser et pour défendre le territoire du couple contre les enfants. Les deux peuvent ainsi s'entraider.
S'il est vrai qu'à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire, on peut facilement imaginer que les nouveaux couples qui auront traversé toutes ces difficultés pourront connaître des joies sans pareil et un sentiment d'avoir réussi là où tout se conjuguait pour leur rendre la victoire impossible.
L’ARTICLE EST OFFERT PAR
http://www.union-durable.com/
A BIENTOT
FAMILLE RECOMPOSEE, PAS EVIDENT. ET VOUS QU’EN PENSEZ-VOUS ?
S'il est difficile de vivre à deux lors d'une première relation, imaginez lorsque celui ou celle qu'on aime vient avec une famille déjà constituée, une histoire, des habitudes de vie, une belle-famille et un ex. Vaut-il mieux vivre chacun chez soi et former un couple de fin de semaine ou prendre le risque de s'engager à nouveau. L'autre en est-il à sa première union ou à sa troisième ? Quel sera le sens de ce nouveau couple : de nouveaux enfants ou un projet commun ? Où habiterons-nous ? Comment gérer la visite des enfants de l'autre, si nous décidons de cohabiter ? Comment protéger cette nouvelle cellule de l'influence des ex ? Quel type d'union faire : mariage provisoire ou mariage permanent ?
Petit test
Tout d'abord, un petit test pour évaluer vos connaissances sur la famille recomposée. Répondez par vrai ou faux.
1. Un deuxième mariage possède un taux de succès supérieur au premier ?
2. La famille recomposée est plus stable si l'union est légalisée par un mariage ?
3. Il n'y a fondamentalement pas de différences entre la famille recomposée et la famille nucléaire ?
4. Les enfants constituent, tout comme dans les premières unions, l'une des sources les plus importantes de conflits dans les familles recomposées ?
5. Le beau-parent n'a pas de réel pouvoir sur les enfants de son nouveau conjoint, même s'il y a eu remariage ?
6. Plus les enfants sont jeunes lors du remariage, moins ils éprouvent de difficultés d'adaptation ?
7. Les ex des nouveaux conjoints n'ont aucune influence sur la nouvelle famille ?
Vous trouverez des éléments de réponses à ces questions tout au long de l'article qui suit.
L'évolution de la famille
La famille n'est plus ce qu'elle était. Elle a grandement évolué à travers l'histoire de l'humanité. Elle n'existait même pas à l'époque des cavernes, moment où l'espérance de vie était de 25 ans et toute la vie axée sur la survie. On vivait alors en petites tribus, tous les enfants appartenant au groupe. Ce n'est qu'au passage du nomadisme à la vie sédentaire, il y a quelque vingt mille ans avec la découverte de l'agriculture, que les humains se mirent à vivre en villages formés de familles. La famille assurait alors aux mâles qu'ils travaillaient réellement pour " leurs " enfants. C'est pourquoi les familles devinrent patrilinéaires.
Au Moyen-âge, moment où l'espérance de vie passe à 35 ans, la famille comprenait les parents, les grands-parents, les frères et soeurs et les enfants : tous vivaient souvent sous le même toit, ou à proximité, en clan, comme cela se fait encore dans certains petits villages. Chacun(e) avait un rôle bien déterminé à remplir. Ce n'est qu'avec la société industrielle que s'est développée la famille nucléaire que nous connaissons maintenant. La famille nucléaire est constituée des seuls parents et enfants vivants sous le même toit.
Au début, le partage des tâches était clair, la femme travaillait à l'intérieur, l'homme à l'extérieur de la maison ; l'homme assurait le confort matériel, la femme le confort psychosocial. Aujourd'hui, ce partage est beaucoup plus confus et est devenu une source de conflits dans le couple.
Force nous est de constater que cette " nucléarité " est en train d'exploser avec la durée de moins en moins longue des premiers mariages et de l'espérance de vie de plus en plus longue. Celle-ci se situe autour de 80 ans et sera bientôt de 120 au milieu du siècle présent. On s'attire, on se séduit, on se marie, on fait un ou deux enfants, on se chicane, on se sépare et on recommence avec un(e) autre.
Comme la problématique des familles recomposées est encore plus complexe, comment alors se surprendre que ces dernières aient 10 % plus de probabilités de se terminer à nouveau par une rupture, surtout si chaque conjoint est parent et n'a pas vraiment réussi son divorce avec son ex. Les unions libres, avec ou sans enfants, sont encore plus instables.
Notre époque vit une accélération de changements majeurs : d'industrielle, nous sommes passées à une société technologique, puis à une société basée sur l'information. Nous avons connu la pilule et le Viagra, lesquels ont donné naissance à deux révolutions sexuelles. De la pression du groupe social et de la famille, nous sommes passé à la tyrannie de l'égo : me, myself and I. Du travail et de l'argent pour survivre, nous vivons maintenant dans une société de loisirs axée sur le plaisir à tout prix et le plus-vivre.
Sommes-nous plus heureux, ou plus solitaires ? La famille n'est vraiment plus ce qu'elle était, la vie non plus. Nous sommes devenus les pionniers des temps modernes à la recherche de nouvelles manières de vivre en couple et en famille.
Les étapes du couple recomposé
Selon la médiatrice Gisèle Larouche, la famille recomposée ne peut être une réplique de la première union, tout comme ce n'est pas non plus une famille de second ordre, mais plutôt un nouveau processus de vie demandant beaucoup de courage, de patience et un véritable amour. L'union traditionnelle se construisait en trois moments bien distincts : les fiançailles constituait un premier moment d'engagement, le mariage (deuxième moment) se présentait comme un rite de passage donnant droit à vivre ensemble (troisième moment). Aujourd'hui, on se met ou non en ménage, tout simplement (et souvent beaucoup trop vite), sans engagement légal, ce qui aurait été impensable il y a à peine un demi-siècle.
L'adaptation au nouveau statut se doit d'être rapide et est beaucoup plus complexe, car la dot est maintenant constituée, non pas d'un trousseau facilitant l'installation matérielle des nouveaux mariés, mais d'un passé conjugal parfois lourd, de pensions alimentaires, d'enfants, de blessures d'amour, de valeurs, d'exigences, d'un temps de famille monoparentale, d'un réseau familial élargi : on n'épouse plus un conjoint, mais un monde, et l'on se retrouve à cinq ou six du jour au lendemain.
Et la lune de miel, elle ?
Complètement escamotée, surtout si les enfants sont adolescents dans leur phase d'affirmation négative, et que le nouveau couple ne se reforme pas autour d'un nouvel enfant.
Peut-on réellement être heureux en famille recomposée ?
Dans la famille originelle, les deux deviennent deux parents, élèvent leurs enfants, les aident à s'installer et se retrouvent, à la retraite, deux parents et deux amants seuls, mais en complicité pour continuer leur vie. La famille recomposée de deux familles monoparentales ne peut suivre ces étapes. En fait, elle évolue selon quatre étapes. Au début, il y aura certes fusion romantique et certitude d'avoir, cette fois-ci, fait le bon choix. La confiance est forte de pouvoir redonner une famille à ses enfants et la majorité des enfants embarque, car la nouveauté est toujours stimulante ; les deux beaux-parents essayent aussi de plaire aux enfants du conjoint et de les intégrer dans leur sentiment amoureux.
Tout va bien, ou semble bien aller, tant et aussi longtemps que la vie ne se partage pas au quotidien, étape où les illusions s'envolent, où les caractères de chacun s'affrontent, où les nuages pointent et les doutes s'accumulent.
Chacun conseille l'autre dans sa façon d'élever ses enfants qui, eux, voudraient retrouver leur famille d'origine avec leurs vrais papa et maman. Le nouveau conjoint peut alors être perçu comme l'ennemi et l'enfant se sent coincé entre son parent naturel et son " nouveau " parent, dont il conteste facilement l'autorité, d'où création d'une situation explosive. Les deux amants peuvent aussi se retrouver coincés entre leurs enfants et leur nouvel amour : qui choisir lorsque ça va mal ?
Vient ensuite la rupture ou l'engagement. Les conflits larvés éclatent au grand jour, généralement au moment où le beau-parent cherche à affirmer son autorité et ses droits légitimes.
De deux familles monoparentales doit émerger une nouvelle famille dirigée par un couple, famille dans laquelle chacun doit s'engager, accepter les changements nécessaires au partage afin de créer un sentiment d'appartenance à cette nouvelle famille, sinon l'harmonie ne peut s'installer et la compétition empoisonnera tout le monde. Il est évident que les ex peuvent aider ou contrecarrer cette troisième étape.
L'étape de la solidification. Tout comme dans un premier couple, rien n'est jamais garanti, même après avoir dit " oui ". L'amour et la bonne volonté ne suffisent pas à faire rimer amour avec toujours ; il faut aussi rajouter dans le couple une foule de connaissances et moult efforts.
Vivre à deux est un éternel recommencement.
Pour y parvenir, quoi de mieux que de trouver un projet autour duquel tous s'unissent : une nouvelle maison, un nouvel enfant, se défendre contre les ennemis de la famille recomposée (préjugés sociaux), quoique ces projets puissent aussi diviser. L'équilibre n'est jamais atteint, seule existe la recherche d'équilibre. Cela nécessite beaucoup d'amour, d'attentions, de patience, de remises en question, de négociation jusqu'au moment où le beau-parent pourra dire " Je t'aime comme si tu étais mon enfant ".
Les écueils de la famille recomposée
Ils sont nombreux, plus nombreux que ceux d'une première union. Toujours selon Gisèle Larouche, les principales sources de conflits tournent autour de :
1. L'autorité : qui aura le dernier mot et qui prendra les décisions.
2. Le partage des tâches et des rôles : qui fera quoi.
3. L'espace : les territoires communs, les territoires intimes, la possession des objets ou appareils de toutes sortes.
4. Les frontières avec l'extérieur : l'arrangement du temps de garde partagé, la présence et l'influence des ex, la place des amis, de la belle-famille, des grands-parents, le type et les heures de sorties des adolescents
5. Le temps : le temps du couple, le temps à accorder à ses propres enfants, aux enfants de l'autre, aux nouveaux enfants, à toute la famille, le temps pour soi.
A titre d'exemple, voici quelques situations exclusives aux familles recomposées, situations souvent explosives :
votre enfant ne s'entend vraiment pas avec son beau-parent et ne veut plus venir vous voir ;
l'enfant de l'autre refuse votre autorité ; l
Les enfants réunis ne parviennent pas à s'entendre ;
l'arrivée d'un nouvel enfant dans le couple recomposé ;
le budget qui doit tenir compte des pensions alimentaires ; le partage des biens advenant le décès du nouveau conjoint ;
le rôle et le statut des différents grands-parents ;
qui assistent aux fêtes familiales (anniversaires, Noël, première communion).
Comme on le constate, la famille recomposée se trouve aux prises avec des problèmes qui n'existent pas dans les premières unions.
Des lignes directrices
Pour assurer le succès des familles reconstituées, des recherches ont démontré certaines lignes directrices à respecter.
Il faut certes établir dès le départ, à moins d'abus des ex-conjoints, une frontière étanche entre " chez-nous " et " chez l'autre " : la façon dont l'ex-conjoint éduque les enfants, le mode de vie de l'autre c'est chez l'autre que ça se passe. " Que ton père accepte que tu rentres à telle heure, c'est son affaire ; ici, tu rentres à neuf heures et je tiens à ce que tu respectes, lorsque tu es ici, nos conditions de vie. "
Le problème le plus criant de la nouvelle famille semble être l'autorité du beau-parent sur les enfants de l'autre : " Tu n'es pas mon père ; tu n'as pas à me donner d'ordre. " Il semble qu'au départ, il vaut mieux être plus beau que parent, en espérant que le temps sera l'allié du nouveau conjoint.
L'enfant pourra voir plus rapidement les avantages qu'il aurait à prendre sa place, mais seulement sa place, dans cette nouvelle famille. Le beau-parent ne peut jamais remplacer l'autre parent et ne devrait jamais critiquer ce parent.
Rien ne sert de montrer à l'enfant de l'autre qui est le " boss " ici.
Le beau-parent a plus avantage à être un modèle qu'à vouloir dicter les conditions de vie : qu'il laisse cette fonction au parent naturel, après avoir conclu des ententes avec lui. Le nouveau conjoint doit toutefois soutenir le parent naturel si des difficultés de relation surviennent entre lui et ses enfants.
Chaque nouveau conjoint devrait aussi laisser du temps d'intimité entre le parent naturel et son ou ses enfants pour que ceux-ci puissent partager des activités en sous-système. On ne peut forcer les liens et il faut comprendre que si l'enfant de l'autre résiste à votre autorité, c'est qu'il est probablement souffrant ; d'où la nécessité d'une plus grande compréhension.
C'est à l'adulte de suivre le rythme de l'enfant et non l'inverse.
Le nouveau couple doit aussi se préoccuper de lui en se ménageant du temps pour leur intimité. Si l'entente est bonne avec les ex des deux côtés, il peut être alors plus facile de faire coïncider les visites des enfants respectifs de façon à pouvoir profiter de temps libre. Chacun doit établir un territoire d'intimité pour le couple, mais aussi pour lui-même. Si la femme a tendance, dans un couple, à provoquer les moments où " il faut qu'on parle " et a se préoccuper du bien-être de tous, en général c'est l'homme qui s'organise pour qu'il reste du temps pour s'amuser et pour défendre le territoire du couple contre les enfants. Les deux peuvent ainsi s'entraider.
S'il est vrai qu'à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire, on peut facilement imaginer que les nouveaux couples qui auront traversé toutes ces difficultés pourront connaître des joies sans pareil et un sentiment d'avoir réussi là où tout se conjuguait pour leur rendre la victoire impossible.
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